Fiche technique de plantation

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Réussir votre plantation

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En utilisant les plants mycorhizés issus de notre pépinière, vous aurez toutes les chances de réussir votre plantation et de récolter des truffes, à condition bien entendu, de bien préparer votre terrain et ensuite vous occuper correctement de votre plantation. Vous trouverez ci-après quelques conseils précieux de Monsieur Roger RIBES suite aux expériences qu’il a faites sur sa plantation. Vous trouverez des informations techniques plus détaillées dans nos différents articles sur cette page.

 

Préparation du terrain :

  • Travail du sol 6 mois à 1 an à l’avance : sous-solage 45 cm et labour à 25 cm, pour qu’il n’y ait plus de pourriture végétale le jour de la plantation et permettre l’enracinement profond afin de protéger l’arbre de la sécheresse et favoriser la reprise. En cas de plantation sur un terrain de vigne arrachée propre, il est possible de planter de suite après la préparation du terrain (ripage).
  • Le test à l’acide chlorhydrique concentré peut permettre de se faire une idée sur pH de la parcelle. Au contact de l’acide, la terre doit produire un dégagement gazeux (effervescence). Si ce phénomène ne ce produit pas, il faut faire un apport de calcaire (éventuellement enrichi en magnésium) sous forme de petits gravillons 2 – 6 mm, pour corriger le pH et arriver entre 7,5 et 8. Il est cependant recommandé de faire faire une analyse complète du sol. Rectification et apport des éléments indiqués et recommandés suite à l’analyse en utilisant toujours des matières premières naturelles.

Plantation :

  • La plantation peut s’effectuer toute l’année mais, pour une meilleure reprise, il est fortement recommandé de planter entre octobre et mars. Le moment optimal reste fin novembre dans les régions sans fortes gelées.
  • L’arbre doit être planté environ 10 cm au dessous du niveau du sol (collet enterré à 10 cm), ceci est très important afin d’éviter au maximum le dessèchement de la motte par effet tampon (trop forte évaporation d’eau par manque de couche de terre protectrice). Attention, en cas de plantation de chênes kermès : il ne faut pas enterrer le collet car dans ce cas cet arbre a tendance à drageonner. Il faut cependant faire une butte de terre de 5 cm de hauteur autour du tronc afin d’éviter le dessèchement de la motte, le kermès étant un peu plus délicat à la reprise. Cette terre sera enlevée au bout de 2 ans afin de dégager le tronc et éviter que l’arbre drageonne.
  • Si, à la plantation, l’arbre est trop long par rapport au diamètre de son tronc, il peut être recoupé à mi-hauteur. La reprise sera meilleure et cette taille ne nuit pas à la mycorhization.
  • Sur un terrain pas assez drainant avec un taux d’argile élevé, il faut planter sur butte, hauteur 35 cm, afin d’éviter l’effet de tassement qui se produirait sur ce terrain et faciliter l’évacuation de l’eau.
  • Apport de spores à la plantation : il est très avantageux, pour une production précoce, de planter les arbres avec 2 litres de terreau désinfecté Pouss’truf mélangé avec des spores de truffe (50 grammes pour un sac de 50 litres).

Arrosage :

Important : L’arrosage des arbres est impératif, surtout la première année. Un plant non arrosé risque de perdre les mycorhizes. Par contre, n’utilisez surtout pas une eau de robinet traitée au chlore, un seul arrosage à l’eau chlorée peut compromettre la production de truffes !

Terrain sans arrosage automatique :

  • Les 2 premières années, afin d’assurer la reprise de l’arbre, bien arroser ses plants au moins une fois par semaine (5 – 10 litres d’eau par arbre) par temps sec. Tenir compte de la pluviométrie afin d’avoir un apport d’eau par semaine. Ensuite, il faut assurer un bon apport en eau chaque 2 – 3 semaines du printemps à l’automne, selon le climat et le taux d’argile dans le sol.

    Terrain avec arrosage automatique :

  • Arrosage pendant 3 ans au goutte à goutte : 1 goutteur 2 L/h au pied de l’arbre la première année, arrosage 1 à 2 heures chaque 3 ou 7 jours selon la filtrabilité du sol et la météo. La deuxième année ajouter un autre goutteur et distancer chacun de 50 cm de chaque coté de l’arbre et arroser à la même fréquence. Faire des arrosages courts car ainsi l’eau ne descend pas trop et favorise le développement des racines latérales. Après 3 ans, passer à la micro aspersion type « micro jet ster » 4,5 m de rayon 35 litres/heure ou continuer en goutte à goutte avec capillaires ou serpentin. Pour le kermès, on peut garder le goutte à goutte.
  • Dès que les brûlés apparaissent, c’est à dire après 3 à 5 ans de plantation, arrosage recommandé : avril 30 mm/mois, mai, juin, juillet, août, septembre 35 mm chaque 25 jours par micro-aspersion, en déduisant toujours la pluviométrie du mois (sachant que la truffe tient 30 jours de sécheresse). Ou par goutte à goutte 2 – 4 heures chaque 2 – 3 semaines, selon le climat et le taux d’argile dans le sol.

Travail du sol :

  • Si on a choisi de travailler le sol, faire des labours au cultivateur de 5 cm de profondeur dans l’interligne (pas près de l’arbre) au printemps puis passer le girobroyeur.
  • Si on a choisi l’enherbement, il faut laisser les herbes naturelles, qui ne poussent pas trop haut et favorisent l’aération du sol, girobroyer en s’écartant bien des arbres avec un giro bien déporté et toujours par terrain sec. Sinon il y a durcissement du sol, ce qui ne convient pas à la truffe.
  • Au printemps, quand les brûlés sont bien installés, apporter des « paillons » autour des arbres au fur et à mesure de l’extension des brûlés. Le fait d’arroser sur ces paillons favorise la production de truffes juste en dessous. Renouveler chaque année afin d’apporter un humus naturel, de la fraîcheur et de l’abri à toutes sortes d’insectes qui favorisent la mise en production de la truffière. Voir également notre expérimentation avec les sacs sur la page Actualités. En cas de climat plus humide avec risques de moisissures, préférer des points de paillage avec des pierres plates.
  • Il est conseillé de remettre sur le terrain les premières truffes récoltées dans le but d’ensemencer. Cette souche donnera le meilleur résultat. Voir notre article “pièges à truffes”.

Taille :

  • Dès la 2ème année, pincer les branches latérales de l’arbre pour favoriser l’axe vertical. Garder les branches basses.
  • Quand l’arbre aura atteint la taille voulue (en fonction de votre densité de plantation), faire chaque année en fin juin ou juillet, de préférence par vielle lune, une taille adapté (voir page Actualités). Cette taille permet d’éviter la fermeture du milieu, diminue la surface foliaire (masse de feuillage) de l’arbre pour réduire son besoin en eau et favorise la repousse de nouvelles racines, ces jeunes racines vont pouvoir loger des nouvelles mycorhizes. Maintenir l’arbre à une hauteur entre 1,50 et 1,80 m afin de pouvoir intervenir plus facilement. (voir aussi page Actualités). Gardez toujours les branches basses latérales afin d’apporter de l’ombre au pied de l’arbre.

Clôture :

  • D’après mon expérience, afin d ‘éviter les dégâts des sangliers et des chevreuils, il faut mettre un grillage dit « Ursus » d’une hauteur de 1,20 m avec fil de fer barbelé à la base ou enterré à la base.

Pour tout renseignement complémentaire, nous consulter

4 Responses

  1. ANTHOINE Jean yves

    vous ne parlez pas du tout de travail en profondeur comme le préconise Jean claude PARGNEY dans son livre

    “osons une culture raisonnée”. il y a beaucoup de méthodes très différentes

    • nina_wollner

      En effet, nous préconisons un sous-solage de 40 cm afin de préparer le terrain avant plantation. Voir également notre article sur les pièges à truffes où nous intervenons sur les racines en profondeur.

      • ANTHOINE Jean yves

        je voulais parler de travail annuel en mars-avril à 20 ou 30 centimètres de profondeur selon JC PARGNEY qui ne dérangerait pas la propagation du micélium
        qu’en pensez vous ?

        • nina_wollner

          Désolé pour la réponse tardive, j’ai plutôt le réflexe mail pour la communication. Si le sol le permet et si c’est utile (pas trop de cailloux, pas trop de pente et si la terre “croûte” et tasse beaucoup) le travail du sol sur faible profondeur est recommandé, le plus tôt possible après la récolte des truffes afin de ne pas perturber le milieu, donc mars – début avril c’est bon.

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